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Visite du Mémorial de Rivesaltes

Samedi 12 février, nous étions attendus à 15h00 pour une visite guidée du Mémorial de Rivesaltes.

A notre arrivée, c’est un décor saisissant qui nous attendait : des baraquements en ruines parfaitement alignés. Le camp de Rivesaltes est le seul camp d’internement français qui possède encore des baraques d’époque.

Le Mémorial lui-même, conçu par l’architecte Rudy Ricciotti, semble enterré ; de la couleur de la terre qui l’entoure, il s’y confond.

Un animateur nous a tout d’abord réunis dans l’auditorium.  Il a immédiatement  replacé le camp de Rivesaltes dans une perspective très large, sur plusieurs  niveaux :

  • historique (de plus de 150 ans),
  • chronologique (avec les multiples vagues de personnes enfermées),
  • géographique (présence de camps sur tous les continents),
  • mais aussi politique (il s’agissait là de l’axe central de son propos : la présentation, par les dirigeants d’un État, de l’étranger, de l’Autre comme étant un danger, conduit inéluctablement à la constitution de camps).

Effectivement, initialement construit pour être un centre d’entraînement militaire, le camp de Rivesaltes fut entre autres un « centre d’hébergement » pour étrangers dits indésirables, un camp d’internement pour les populations victimes de la politique d’exclusion du régime de Vichy, un camp de déportation vers Auschwitz-Birkenau via Drancy, un camp de prisonniers de guerre allemands, une zone de transit pour les supplétifs étrangers de l’armée française, mais aussi un « camp de regroupement des Harkis et de leurs familles ». Les conditions climatiques locales particulièrement dures ainsi que le manque de nourriture y ont entraîné un grand nombre de décès.

C’est ce que nous avons pu constater sur la table centrale de l’exposition permanente composée de vitrines présentant des documents, des photos et des objets de la vie quotidienne. Près des murs, des panneaux lumineux proposent de visionner des films. Enfin, des tablettes permettent d’écouter les témoignages de personnes ayant connu le camp.

Nous avons aussi pu admirer la magnifique exposition temporaire consacrée à l’œuvre de Josep Bartoli, artiste et combattant antifranquiste.

La première partie expose ses dessins réalisés dans les camps avec le seul outil dont il disposait : le crayon. Riches de détails, ils forment un véritable reportage graphique sur les conditions de vie en détention, les mauvais traitements, les viols, la faim, les maladies.

Dans la seconde partie, très différente de la précédente, Bartoli, exilé au Mexique, exploite par la peinture les ressources de la couleur. Il deviendra ensuite collaborateur des plus grands magazines new-yorkais, affichiste mais aussi illustrateur.

Les 25 membres de l’Aspavarom ont ensuite rejoint leurs véhicules.

A noter qu’il est possible de poursuivre cette visite en visionnant le film d’animation « Josep » relatant la vie de Josep Bartoli.  Réalisé par Aurel, dessiné plus qu’animé, hommage d’un dessinateur à un dessinateur, il a obtenu entre autres récompenses le César 2021 du meilleur long-métrage d’animation.