Saint André, l’art roman, l’ancien monastère bénédictin
A Saint-André, de nombreux vestiges attestent d’une occupation dès les VI-IV siècles avant JC. Le village s’est développé autour du monastère bénédictin de Sant Andreu de Sureda. Il reste peu d’éléments de l’ancien monastère roman. L’ancienne abbatiale du monastère demeure, c’est l’église paroissiale de Saint-André.
Sur la façade, les différentes étapes de la construction sont bien visibles : « opus spicatum » de la fin du Xème siècle, partie médiane au-dessus du linteau datant du XIème et partie haute avec ses arcatures du XIIème. La façade présente une fenêtre étonnamment grande pour un édifice roman avec les quatre évangélistes, des anges et des séraphins.
Le linteau a été gravé dans du marbre blanc, sans doute réutilisé d’un bâtiment antique. Le christ est entouré d’une mandorle soutenue par deux anges. Suivent deux séraphins et des personnages pour lesquels le sculpteur a voulu accentuer le mouvement et les détails. Le linteau de Saint André, (1030-1050) est légèrement plus récent que celui de Saint-Génis avec lequel il partage cependant beaucoup de points communs.
Au-dessus du linteau, on remarque deux lions, en marbre de Céret. Ce sont des simiots. Ces créatures maléfiques auraient fui le Vallespir grâce aux reliques d’Abdon et Sennen. La présence de ces sculptures rappelle le rattachement de Saint-André à l’abbaye d’Arles.
La voûte de l’église soutenue par de puissants piliers, culmine à 12 mètres. L’église a été surélevée au XIIème siècle quand la voûte en pierre a remplacé la charpente en bois. A l’intérieur, on peut y voir un fragment de stèle funéraire musulmane, deux autels antiques, quelques fragments de fresques et surtout une remarquable table d’autel à lobes. Du cloître, il ne reste que quelques colonnes et chapiteaux disséminés dans le département. (Un exemplaire dans l’abside, quatre à Saint-Colombe de Cabannes…)